Please, forgive me. (oriel#1)

Ariel ne parvient pas à garder le contrôle de son corps, lorsqu'il le remarque, lui, cet homme qui hante toujours ses jours et ses nuits. Il n'a jamais su l'oublier. Il n'a jamais été capable de tirer un trait sur ce passé, sur cette relation que lui-même à condamner d'avance. Jeunesse en pleine débauche. Ariel a changé, pourtant. Il savait déjà à l'époque, qu'il avait royalement merdé. Ses doigts qui s'enroulent autour du poignet du moldu – ou nouveau sorcier, peut-être ? Le professeur de Métamorphose n'attend pas une seconde de plus pour l'attirer dans sa salle de classe, vide de monde. Il le lâche néanmoins assez vite, une fois la porte refermée derrière eux. Le palpitant qui s'agite, qui s'égosille. Les doigts qui tremblent sous l'appréhension. Il aurait presque envie de chialer, Ariel. Parce que ça lui fout les boules, de le voir ici, alors qu'il essaie encore de l'oublier, sans pour autant y parvenir. Amour désormais à sens unique. Et ça lui crève le cœur. Parce que tout est de sa faute. Le regard que lui lance Óswin le blesse, mais le sang-mêlé sait pourtant bien que c'est tout à fait mérité. Il aurait même pu le cogner. Le gifler. L'insulter. Qu'Ariel n'aurait pas pu lui en vouloir d'une telle violence.

Paroles acerbes. Le beau brun s'éloigne et s'approche de l'une de grandes fenêtres, au plus grand damne du sorcier de naissance. « Non, je … suis le nouvel assistant du professeur de métamorphose. Je n'étais pas là avant, car je ne devais prendre mes fonctions qu'en ce début d'année. » Il avoue, un peu attristé. C'est qu'il va avoir du mal à rester concentrer, si Óswin se retrouve dans la même pièce que lui quand il donnera ses cours. Il bloque la porte d'un sortilège rapide, pour que l'ancien moldu ne prenne pas la poudre d'escampette sans prévenir. Il a besoin de lui parler. Óswin l'évite depuis toujours. Depuis ce jour où il est venu lui avouer sa grosse bêtise. Avoir tromper son premier amour n'est clairement pas une chose dont il est fier, après tout. « Oz. Est-ce qu'on peut parler sans que tu t'énerves ? Ça fait des années que tu m'évites. Je sais ce que j'ai fait, Óswin. J'étais qu'un gamin. Stupide et influençable. Je suis sincèrement désolé de t'avoir blessé comme je l'ai fait, tu sais. » Il tente, tout en réduisant les mètres qui les séparent l'un de l'autre. Ça ne sera pas facile, il le sait, mais ils ont toute une année pour ça. Ariel a toute une année pour lui prouver qu'il a changé, depuis tout ce temps.

Palpitant douloureux. Fantôme d’un passé qu’il aurait préféré oublié s’il l’avait pu. Ariel n’est pas fier de ce qu’il a fait à l’époque. N’était pourtant qu’un gamin. Tout le monde a le droit à l’erreur, mais en amour, c’est bien plus compliqué. Pardonné est une chose. Faire de nouveau confiance en est une autre. Et pour leur part, Oswin n’a jamais pu passer au-dessus. A tel point qu’il remarque dans son regard à quel point il le hait. Lui. Tout entier. « Je suis désolé que tu doives me supporter. » Répond simplement le grand gaillard aux yeux clairs. Main qu’il passe dans ses cheveux pour les remettre en place, trahissant sa nervosité. Si colère gronde dans la voix du brun aux boucles sauvages, tristesse se mêle au timbre du sorcier de naissance devenu Aninmagus avec le temps.

Ariel tente de s’avancer, de se rapprocher de l’être aimé. Tant d’années les séparent désormais et il n’a pourtant jamais réussi à l’oublier. Ne s’est intéressé à personne d’autre bien qu’il sache qu’Oswin ne voudra certainement plus jamais de lui. Mains qu’il lève en l’air tandis qu’il s’arrête soudainement d’avancer. « Je m’arrête là, ok ? » Courte inspiration qu’il prend, regardant la magie du brun s’agiter, les séparant d’une table de classe pleine de poussières. « Tu ne passeras par la fenêtre, Oswin. J’t’en empêcherai. » Répond cordiale tandis qu’il pousse avec douceur la table les séparant. « Je sais que ce n’est pas une excuse. J’aimerais juste … que tu laisses une chance à cette école, il faut que tu apprennes à contrôler ta magie. Je peux être absent à chacun de tes cours de Métamorphose si.. si ça peut t’aider. » Il baisse les yeux en disant cela, venant finalement se caler contre la table tout en croisant les bras.

Il serre doucement ses doigts autour de son avant bras gauche tout en baissant les yeux. Ses pieds semblent soudainement plus intéressants que le regard empli de haine que lui lance son ex petit ami tant aimé. L’aimé ne l’a pas empêché de le tromper. Simple baiser, caresses débutées qu’il a finalement arrêtées. Alcool avait bien trop embrumé son esprit - bien que cela ne soit pas une excuse. Néanmoins, le mal était déjà fait. « Tout le monde n’est pas comme moi, alors … ne déteste pas la terre entière à cause de mon erreur, d’accord ? » Il aimerait seulement qu’Oswin puisse passer à autre chose. Puisse aller mieux. Quitte à le perdre pour toujours dans les bras d’un autre.

Excuse qu’il lui recrache au visage. N’en veut pas. Et Ariel ne peut que le comprendre, sans pour autant parvenir à continuer de s’excuser. Continuera tant qu’il le jugera nécessaire. Doigts se serres autour de son avant bras, regard se fait plus terne tandis qu’il baisse les yeux. « Je sais, que tu n’en veux pas, de mes excuses. » Il est loin d’être bête Ariel. Pourtant, il ose espérer qu’avec du temps, les choses puissent s’améliorer. Cela pourrait prendre des années. Mais après tout ce temps, il n’est plus vraiment à ça prêt, n’est-ce pas ? Epaules s’affaissent et le blond fronce légèrement les sourcils. « Ce serait la pire des vengeances pour toi. Mais j’te laisserai jamais faire une chose pareille. » Ariel ne survivrait pas à sa perte. Pas en sachant que cela puisse être de sa faute.

« Tu pourras rentrer quand tu contrôleras ta magie. Personne n’a choisi ça. Et je comprends que ça te répugne. Quand on sait ce que je t’ai fait. » Lui, un sorcier. Lui a brisé le coeur. Pendant qu’Oswin l’attendait à chaque vacances scolaires, Ariel, lui, s’entraînait à la magie. Jusqu’à cette fête un peu trop alcoolisé pour son jeune âge. Connard. L’insulte lui va droit au coeur et il sent son ventre se tordre douloureusement. Punition dure dans les années pour sa part. Incapable de l’oublier. Sentiments qui ne sont plus partagés depuis bien trop longtemps n’ont de cesse de le briser un peu plus. Pourtant, Ariel parvient à s’accrocher à un mince espoir d’arranger les choses entre eux. « Connard.. » Il soupire et passe une main nerveuse dans ses cheveux.

Temps défilent lentement tandis que le garçon en face de lui montrer un peu plus les crocs. Ariel le suit du regard dans qu’Oswin le contourne pour s’approcher de la porte de la salle de classe. « Essaie juste de ne pas te faire d’ennemis d’accord ? Tu m’as déjà moi à détester.. l’oublie pas. » Il sourit faiblement, puis remet la salle de classe en place sans utiliser la magie. Manière comme une autre d’occuper son esprit tandis qu’il le laisse libre de ses choix. Il n’a qu’à partir. Etudiant de Serdaigle fatigué de se faire insulter par l’être aimé.